Maraude : l’équipe mobile veille sur les plus démunis
La prise en charge des plus démunis ne s'arrête pas avec la crise. L'équipe mobile de l'Udaf sillonne la Moselle-Est pour accompagner les personnes sans domicile ou en grande précarité. Les accueils de jour de Forbach et Sarreguemines restent ouverts pour offrir un café, un repas, une douche ou une écoute.
Par Aurélie KLEIN - 14 févr. 2021Des couvertures, des vêtements, quelques produits d'hygiène, des boissons chaudes, des repas lyophilisés ou en conserve, pouvant être facilement réchauffés au briquet. Dans leur utilitaire, les travailleurs sociaux de l'équipe mobile de l'Udaf disposent du nécessaire pour prendre en charge les personnes sans domicile, en précarité ou en errance. Elles ont perdu pied suite à une rupture, un licenciement, une maladie ou une incarcération, comme ce jeune de 24 ans sorti il y a une semaine de prison, sans famille, sans argent, sans logement. « C'est compliqué pour les moins de 25 ans. Ils sont sans ressources, ils ne peuvent pas prétendre à une chambre ou une résidence sociale », confie Mélanie, éducatrice spécialisée.
L'équipe mobile a noué le contact la veille pour lui proposer une place d'hébergement en urgence. En vain. « Le 115 était injoignable », mais par chance, un ami a pu le dépanner pour la nuit.
26 648 km parcourus en 2020
Le lendemain matin, les travailleurs sociaux sont retournés prendre de ses nouvelles, lui offrir quelques denrées et lui proposer une nouvelle solution d'hébergement, qu'il décline. « Ils n'ont pas le choix du centre, explique Élise, éducatrice spécialisée. Souvent, ils refusent d'être délocalisés, de perdre leurs repères », ou de se séparer de leur animal de compagnie, faute de structures qui les acceptent. Le contact n'est pas perdu pour autant.
L'équipe mobile, gérée par Murielle Steinhoff, compte sept travailleurs sociaux, dont trois sont affectés aux maraudes. Elle sillonne toute la Moselle-Est. En 2020, elle a parcouru 26 648 km, est intervenue à 1 435 reprises et a rencontré 363 nouvelles personnes, en majorité des hommes, âgés de 18 à 55 ans, « signalés par le 115, des particuliers ou qui ont fait la démarche de nous appeler. Avec le bouche-à-oreille, ils nous connaissent. »
Des accueils de jour à Forbach et Sarreguemines
Avec la crise sanitaire, le nombre de sans-abris « est masqué, indique Pierre Nierenberger, responsable des centres d'hébergement et de réinsertion sociale de Sarreguemines et Betting. L'État a mis à disposition des chambres d'hôtel pour les prendre en charge. Mais certains refusent, par choix. »
Les travailleurs sociaux continuent d'aller à leur rencontre dans la rue, les squats, les voitures, les garages… « On s'assure que tout va bien, on maintient le lien. » L'équipe travaille avec de nombreux partenaires et oriente vers ses accueils de jour de Forbach et Sarreguemines, ouverts fin 2018, assurés par quatre travailleurs sociaux, ainsi qu'une psychologue à 30 %. Ils peuvent y prendre un café, manger un morceau, prendre une douche, laver leur linge, trouver des vêtements de rechange, bénéficier d'une aide administrative ou simplement partager avec l'équipe. Une écoute et un soutien précieux.