Sarreguemines : la maraude au contact des plus démunis

L'équipe mobile de l'Udaf organise des maraudes tout au long de l'année et va à la rencontre des plus démunis. Elle leur propose des repas, des vêtements chauds et les oriente vers des centres d'hébergement.

Par Aurélie KLEIN 


La maraude sillonne les routes de Moselle-Est tout au long de l'année.  Photo RL /Aurélie KLEIN
 

De l'eau chaude pour se réchauffer autour d'un thé ou d'un café. Des boîtes de thon, faciles à conserver. Des gants et des écharpes, confectionnés par les mamies tricoteuses, indispensables pour résister à la baisse des températures. La maraude de l'Udaf s'apprête à entamer sa tournée, le coffre plein de denrées, vêtements et couvertures.

A la mise en place de l'équipe mobile de Moselle-Est en 2008, elle ne sillonnait les routes qu'en hiver, de novembre à mars. Elle est désormais sur le terrain toute l'année, pour aller à la rencontre des personnes sans domicile, en grande précarité ou en errance et leur proposer une place dans un centre d'hébergement, un repas, les orienter vers un accueil de jour (lire ci-contre) ou simplement leur tendre une oreille attentive. Un travail de longue haleine et de confiance.

Une aide immédiate

L'équipe mobile compte sept travailleurs sociaux, qui se relaient lors des maraudes auprès des plus démunis. « Tous ne dorment pas à la rue, confient Elise et Stéphanie. Ils vivent dans des squats, leur voiture, leur tente » ou sont à deux doigts de perdre leur logement…

En novembre, 60 personnes ont été accompagnées. « Il y a les habituées que l'on suit et celles signalées par des associations, des centres communaux d'action sociale, la police ou des tiers, décrit Murielle Steinhoff, responsable de l'équipe. Elles ne sont pas forcément en demande d'une solution. L'idée est d'aller vers elles et de créer un lien. » Les travailleurs sociaux leur apportent une aide immédiate, évaluent leurs conditions de vie et peuvent leur proposer une place dans un centre d'hébergement, dont la capacité d'accueil est augmentée en période hivernale. Ils oeuvrent avec un réseau de partenaires (115, structures médico-sociales, associations caritatives…) pour proposer des réponses adaptées.

Si la crise sanitaire a augmenté la précarité, elle a offert des solutions supplémentaires envers les plus démunis. « Durant le confinement, l'Etat avait la volonté de mettre tout le monde à l'abri, retrace Murielle Steinhoff. Des places ont été ouvertes. » Des structures hôtelières ont été réquisitionnées et se sont avérées mieux adaptées à l'accueil de grands marginaux, que les centres d'hébergement où le règlement est plus strict.

Cette expérience a poussé l'Udaf à répondre à un appel à manifestation d'intérêt. A compter de janvier, elle gérera quatre à cinq places à Forbach, à destination de grands marginaux. « Un projet innovant qui permet de proposer des solutions d'hébergement sur mesure. »