Les associations du médico-social « tirent la sonnette d’alarme »
L'acronyme CAUSE signifie Collectif d'Acteur Unis par la Solidarité et l'Engagement. Photo Angèle Poillet
En mars 2024 s'est créé un collectif autour d'un constat majeur : de plus en plus d'individus se retrouvent en situation de vulnérabilité. À ce titre CAUSE associe alors quinze des associations les plus influentes du milieu du social et médico-social du secteur mosellan. Vendredi 7 juin, ce collectif se réunissait, pour la deuxième fois, dans l'objectif de promouvoir et légitimer son existence. Il s'agit d'une « intervention à quatre voix », expliquaient Vincent Morel, Gilles Thépot, Michel Palucci et Denis Reinert, à l'origine de l'initiative. « Notre volonté est de sensibiliser, s'interroger et s'inquiéter sur l'avenir. »
Une situation urgente
Le constat des présidents respectifs de l'Udaf , du CMSEA , de l'AEA et du CAUSE s'appuie en premier lieu sur les chiffres. Il y aurait « 150 personnes qui vivent à la rue à Metz ». Selon les chiffres de l'Insee, en 2020, ils étaient au nombre de 98. « En France, on sait qu'il y a 3 000 enfants à la rue », selon l'Unicef. Une situation qui « interpelle (voire choque) le citoyen lambda ». En effet, bien que les connaissances du grand public concernant cette partie de la population s'améliorent, elles restent souvent influencées par certains stéréotypes plus répandus.
Des mesures à instaurer
Pour répondre à ce problème social, les associations concernées réfléchissent à un système de prise en charge spécifique. Le collectif CAUSE projette, tout d'abord, de « recenser les personnes pour connaître leurs besoins, leurs pathologies éventuelles, leurs traitements et réguler leur situation administrative ». Mieux connaître pour mieux aider.
La réalité du milieu
La question demeure : « Comment peut-on réorganiser ou faciliter la vie des gens ? » Répondre à ça et réaliser ce projet ne serait possible qu'en « améliorant les services existants ». Selon les professionnels du secteur : « Nous manquons de moyens humains, en nombre et en qualification. » Leur discours tire la sonnette d'alarme en rappelant à l'état son « devoir de solidarité ». Outre les « très bons rapports » qu'entretiennent ces associations avec les politiques, celles-ci sont sous pressions et appellent à l'aide. « La profession a besoin de reconnaissance. »
« On sent venir la rupture »
Pour illustrer la situation, ils racontent : « Nous disposons actuellement d'une autorisation pour installer quinze lits médicalisés que nous ne pouvons pas exploiter, faute de locaux, de moyens et de personnels. » D'ici 2026, la question du logement sera systématique. « On ne sait pas où on logera nos gens. On sent venir la rupture. » Un accompagnement des associations, dès aujourd'hui, semble essentiel.